
Feu Robertson + Solaris Great Confusion
Feu Robertson [indie rock / Reims]
Du post-rock sauvage, des valses enchantées, de l’anti-folk aux crépitements sourds, du Krautrock décadent, de la noïse délicate... Un truc primitif et dandy, apaisé et bruitiste, psyché et indie, lo-fi et gipsy ; bref, un savant mélange.
Prenez Will Oldham et demandez aux Spacemen 3 d’arranger les morceaux avec Terry Riley, et vous serez assez proche de ce que Feu Robertson peut produire en terme d’ambiance ou d’harmonie aussi râpeuses que dissonantes, comme si l’effervescence du Plastic Ono Band pouvait être arrangée par Syd Barrett et Neutral Milk Hotel.
Et il ne s’agit pas ici de faire recette d’un énième name dropping, mais juste de rendre la boulimie de musique qui agite Feu Robertson et son inclassable alchimie. S’il y a du folk (lié notamment au songwriting des morceaux), il faut reconnaître que celui-ci est teinté d’apocalypse. Fragile, désorientée, la musique de Feu Robertson est celle d’un vagabond qui aurait rencontré une bande d’allumés pour former son orchestre idéal afin de bâtir une musique aussi solaire que transcendante, dont le Velvet underground ou The Doors restent encore aujourd’hui les maîtres à penser. Portés par des mélodies envoutantes et des climax angéliques, puissants ou écorchés, leurs morceaux tiennent du rock souffreteux autant que classieux (on pense à Hood ou Movietone). A écouter leurs arrangements, aussi noise que lyriques, on ne peut s’empêcher de penser au Brian Jonstown Massacre ou à Pavement, en plus introverti peut être, à l’image du premier album fondateur de Tindersticks ou de Migala. Bref, de bonnes références.
https://partyculsystem1.bandcamp.com/album/sticky-situations-with-troubles
Solaris Great Confusion [folk pop / Strasbourg]
La musique de Solaris Great Confusion respire profondément les territoires où il s’aventure et qu’il fait siens avec quiétude. On parle ici de psychédélisme tamisé et hypermoderne, d’un raconteur raffiné et lettré, de l’essence de certaines ballades qui sont tout à la fois urbaines et bucoliques, de touches subtilement épiques par moments, où une poignée de décennies s’entrechoquent, ou plutôt coexistent. Des météorites pop à la fierté discrète, les styles s’interpénètrent, tour à tour étincelant car la simplicité de strates qui s’empilent font de la musique un délicat magma qui vous trotte en tête sans vous lâcher ni vous fatiguer et vous laisse là, à vous demander depuis combien de temps vous rêvassez en vous récitant ce chapelet de chansons, un jeu basé sur la répétition qui apaise l’esprit. L’éclectisme est une condition de l’âme, un étirement de muscles qui se transforme en son, c’est une bouffée d’air que l’on retient pour s’oxygéner, étendre ses frontières, puis les contenir pour les élargir à nouveau. (Massimo Bernardi)
http://www.rivalcolonia.com/#artistes/solaris-great-confusion
http://info.curieux.net/solaris-great-confusion/
Lieu : galerie No Smoking
Adresse : Rue Thiergarten
Ville : Strasbourg
Quartier : Quartier Gare
Département : Bas-Rhin
Région : Grand Est
Pays : France
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